Dans un monde du travail toujours plus incertain et exigeant, dans lequel nous sommes noyés dans un flux incessant d’e-mails et contraints à faire toujours plus avec moins, le stress s’installe durablement. Nos esprits sont rarement au repos et nos corps en paient le prix. Ajoutez à cela des contrariétés personnelles, survient alors une surcharge mentale, un stress qui devient chronique ; c’est le cercle vicieux de l’épuisement. Selon une étude Harmonie Mutuelle de 2017, 18% des salariés affirment avoir été victimes d’un burn-out (syndrome d’épuisement professionnel), 12% dirigeants d’entreprise et 21% des indépendants sont passés par la case burn-out.
Lutter contre le stress au travail est aujourd’hui un enjeu de santé publique.
Face à cette problématique grandissante, la méditation est un élément de réponse. La sérénité et le calme étant aujourd’hui des qualités fondamentales à développer, savoir gérer son stress est d’autant plus important. La méditation est un moyen de combattre les effets du stress quotidien et de reprendre le contrôle de votre santé. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas forcement nécessaire de méditer des heures pour en sentir les bienfaits. Seulement 10 à 20 minutes par jour peuvent réduire le stress et retrouver le calme. La clef : la régularité !
On vous en dit plus sur la méditation…
Neurosciences et méditation
Si la méditation existe depuis des milliers d’années dans de nombreuses pratiques spirituelles ou religieuses comme le bouddhisme, l’hindouisme, le taoïsme, le yoga ou encore dans les grandes religions monothéistes, c’est émancipée de son aspect religieux et validée par la science que la méditation revient en force dans nos sociétés occidentales depuis quelques dizaines d’années.
Tout a commencé par une rencontre : celle du neurobiologiste Francisco VARELA et d’un maitre bouddhiste tibétain, Chögyam Trungpa, dans les années 70. Quelques années plus tard, en 1983, Varela croise le dalaï-lama et découvre l’appétit de ce dernier pour les sciences. Débute alors une collaboration fructueuse qui se concrétise par l’instigation des dialogues Mind and Life, dont l’un des objets est précisément de comprendre l’action de la méditation sur le cerveau.
Le moine bouddhiste Matthieu Ricard méditant en casque d’électroencéphalographie Université du Wisconsin – photo Jeff Miller – Juin 2008
Puis cela sera au tour de Jon Kabat-Zinn, scientifique, yogi et élève des plus grands maitres bouddhistes, de poursuivre ce rapprochement entre les mondes de la science et de la méditation en ouvrant la clinique de réduction du stress du centre hospitalier du Massachusetts et en développant en 1979 un programme de gestion du stress par la pleine conscience, laïque et non religieuse (MBSR, Mindfulness Based Stress Reduction) aujourd’hui pratiqué dans le monde entier.
Depuis ce sont des centaines d‘études neuro-scientifiques qui ont été produites et qui prouvent les multiples bienfaits de la méditation : ceux tout d’abord de réduire le stress et calmer le mental, mais aussi d’autres effets moins connus et pourtant bien utiles.
Depuis quelques années déjà,les scientifiques ont effectivement mis en lumière des effets physiques notables sur la matière grise lorsque l’individu se prête à la méditation. On pensait auparavant que cette pratique ne modifiait que le fonctionnement du cerveau. Il semblerait au contraire qu’il y ait également un impact important sur la structure même de celui-ci. La méditation aurait donc un rôle stimulant sur la neuroplasticité. Grâce à la neuroimagerie (imagerie cérébrale), il est désormais possible de connaître les zones du cerveau en activité lors d’une session de méditation et d’observer la réorganisation neuronale de ces zones. Les chercheurs ont notamment pu constater par IRM des différences chez les pratiquants au niveau du cortex pré-frontal gauche, davantage développé chez les méditants réguliers. Cette dernière est une zone qui contrôle principalement la perception, l’attention et les sensations corporelles internes. De plus, les zones de la gestion de la mémoire, du stress et de l’empathie sont aussi stimulées. Ce seraient 8 ou 9 régions qui présenteraient des différences anatomiques (l’institut américain de recherche Eocinstitute , parle de 9 régions clefs et bienfaits associés).
Ces découvertes scientifiques ont permis non seulement de crédibiliser de façon générale la pratique de la méditation laïque dans nos sociétés occidentales mais aussi de pouvoir l’amener dans les écoles, les hôpitaux et maintenant dans le monde de l’entreprise, avec des résultats probants.
Les bienfaits de la méditation
Mais alors, concrètement quels sont les principaux bienfaits de la méditation ? :
- Contrôle de l’attention et de la concentration : nous passons près de 47% du temps à penser à autre chose qu’à ce que nous sommes en train de faire ! La méditation augmente l’activité du cortex visuel et cortex, zone qui permettent d’engager et de maintenir l’attention, et de deux sillons du cerveau qui contribuent à l’orienter sur un objet précis.
- Réduction du Stress : l’activité de l’amygdalecérébrale, qui pilote les réponses de stress et d’angoisse face aux menaces, est réduite par rapport aux non méditants. Le méditant est donc plus calme, plus résilient et préparé face au stress, à l’inconnu et aux changements.
- Boost de la créativité et de l’intuition : méditer favorise les ponts entre les 2 hémisphères du cerveau et le corps calleux. La méditation est connue pour augmenter et encourager le type de pensée appelée pensée divergente, ce qui vous permet de venir avec un plus grand nombre de solutions à un problème donné, constituant ainsi une autre composante de la créativité.
- Anti-dépresseur : la méditation réduit la dépression et renforce la mémoire en activant l’Hippocampe.
- Intelligence émotionnelle : la méditation développe notre capacité de compassion, connexion à l’autre et sentiment de bonheur en activant l’insula antérieure droite,ainsi que la jonction temporo-pariétale, impliquée dans l’empathie et dans la distinction entre soi et les autres : l’individu adopte davantage la perspective d’autrui pour apprécier une émotion ou une douleur.
- Santé : méditer régulièrement prévient des risques cardiovasculaires, renforce notre capacité immunitaire et notre longévité.
- Réduction de la douleur : de plus en plus pratiquée dans un cadre hospitalier, la méditation contribue à réduire addictions et douleurs chroniques.
- Sommeil : méditer améliore le sommeil et réduit les insomnies.
Une meilleure santé, plus de calme et de résilience face au stress, une meilleure concentration et clarté d’esprit, une meilleure créativité, des relations améliorées… les bénéfices de la méditation sont donc nombreux. Rappelons bien-sûr que la méditation doit être une pratique cohérente, régulière et guidée par des experts.
À LIRE ÉGALEMENT